Sherpas sur le Cervin? Zermatt doit oublier

La commune valaisanne voulait engager dix Népalais pour remettre en état le sentier menant à la cabane Hörnli. Mais l’Office fédéral des migrations ne veut rien savoir.

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La commune de Zermatt se réjouissait de profiter du savoir-faire des sherpas. (photo: AFP)

Les représentants de la commune et du tourisme de Zermatt ont du mal à avaler la pilule. Ils avaient comme projet d’embaucher dix sherpas de la région de l’Himalaya et de les faire travailler en Valais pour une durée de deux mois. Le groupe de Népalais était censé arriver mardi et œuvrer jusqu’à mi-septembre sur le sentier reliant le Lac Noir à la cabane Hörnli, situé à 3260 mètres d’altitude. Le 150e anniversaire de la première ascension du Cervin sera célébré en 2015 et la commune comptait sur le savoir-faire des sherpas pour rendre au fameux chemin ses lettres de noblesse avec ses murs en pierres sèches.

Le problème, c’est que l’Office fédéral des migrations (ODM) ne veut rien savoir, explique la «NZZ am Sonntag». Début juillet, il a informé la commune de Zermatt que les conditions pour faire venir les sherpas n’étaient pas remplies. Les professionnels de la montagne ont en effet besoin d’un permis de travail du canton du Valais, car les visas délivrés pour ce genre de projets sont rares et ne sont acceptés que si la venue de travailleurs en Suisse s’inscrit dans le cadre d’une formation continue qu’ils n’auraient pas pu suivre dans leur propre pays. Et finalement, la nation d’origine des travailleurs doit avoir quelque chose à gagner dans la mission en question. Ce qui n’est pas le cas ici, a estimé l’ODM.

Incompréhension à Zermatt

La commune valaisanne n’y comprend rien. D’autant plus qu’elle avait reçu un signal positif de la part de la Direction du développement et de la coopération (DDC), qui a dépensé 38 millions de francs l’an dernier pour des projets au Népal. Le pays asiatique avait également appuyé les demandes de visa destinés au sherpas. Daniel Luggen, directeur de Zermatt Tourisme, rappelle que pendant plusieurs années, des privés de la station se sont impliqués dans des projets d’amélioration des services de secours en montagne et des soins médicaux au Népal. Un renvoi d’ascenseur aurait donc pu être bénéfique aux deux pays, estime-t-il.

Romy Biner-Hauser, elle, ne cache pas son amertume: «Ils nous auraient appris quelque chose, ils auraient été bien payés et cela sans prendre le travail de quelqu’un d’autre. Ils auraient pu vivre une expérience incroyable», regrette la vice-présidente de la commune. Mme Biner-Hauser n’a pas encore dit son dernier mot et compte demander lundi de l’aide à Jean-Michel Cina, chef du Département de l’économie du canton du Valais.

La rénovation du sentier menant à la cabane Hörnli devrait par conséquent prendre du retard, craint le président de la station, Daniel Luggen. Il espère que les travaux pourront être terminés à temps pour les festivités de 2015. Une entreprise valaisanne pourrait être mandatée pour cette mission, à moins que Zermatt ne retente sa chance avec les sherpas l’année prochaine. De manière officielle ou non.

source- http://www.20min.ch

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