« Le Népal a besoin de vous », combien de fois avons-nous entendu cela depuis le 25 avril dernier ?

 

  • Marie-Faustine Brill

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(Liaison Pokhara-Jomsom)

Il a besoin de nous bien sûr pour panser ses plaies, et très nombreux sont ceux qui ont aidé financièrement. Mais il a aussi besoin de nous pour que vive son tourisme. Comme j’ai vu trop peu de touristes pendant mon séjour, au mois de juillet, je voudrais témoigner de l’extraordinaire beauté de ce petit pays, d’un endroit où la nature est absolument intacte jusque dans l’âme des villageois que j’ai rencontrés. 

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Cet endroit, c’est la région de Jomsom, que mon guide et ami a souhaité me faire découvrir. Elle se situe au pied des Annapurna, à 20mn de vol au Nord-Ouest de Pokhara, elle-même à 1h à peine à l’Ouest de Katmandu en avion. On peut aussi prendre le bus pour couvrir les 200km qui séparent ces deux dernières villes. Il faut alors compter quelques 6 à 8 heures de route qui sont une véritable aventure. Un plongeon insolite dans le coeur de la vie népalaise : aussi bien dans la vie et

l’animation sur les routes, très haute en couleur, que dans les villes et villages traversés. Mais revenons à Jomsom. Pour s’y rendre il faut prendre un petit avion d’une vingtaine de places. Les liaisons sont assurées jusqu’à midi, à cause du vent qui se lève à la mi-journée dans la vallée de la Kali Gandaki où se trouve le petit aéroport de Jomsom. Les pilotes ne décollent que si les conditions sont optimales, alors c’est vrai, il faut être patient, attendre le vol suivant, voire le jour suivant. Nous avons été chanceux car nos vols à l’aller et au retour n’ont été retardés que de quelques heures. Et cela valait vraiment la peine.

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Jomsom est une petite ville nichée à 2700 mètres d’altitude au pied du massif des Annapurnas, dans la vallée creusée par la rivière Kali Gandaki. L’air y est sec et d’une pureté qui contraste avec la pollution de Kathmandu . Le paysage semi-désertique est ponctué d’îlots de verdure que les villageois cultivent autour de leurs habitations.

Pour nous remettre des émotions du vol, nous prenons le temps d’un « masala tea » dans une auberge de Jomsom, puis empruntons pour un peu plus de 3 heures de marche, la piste qui mène à Kagbeni. Le dénivelé n’est pas important, mais la route est longue, 10,5km et le vent s’est levé. L’air est pur et frais, nous marchons dans un paysage fabuleux, sous un soleil éclatant dans le silence et la paix qui émanent de cet endroit magique. La Kali Ghandaki charrie dans son eau les alluvions qui lui donnent cette belle couleur grise.

A quelque temps de l’arrivée à Kagbeni, nous nous arrêtons pour nous restaurer du traditionnel Dahl Bath dans une auberge à Eklebhatti, où vit toute une famille. Une des plus jeunes filles parle parfaitement le Français, c’est vraiment étrange d’entendre ma langue maternelle dans ce décor ! Elle nous explique qu’elle vit à Nice et qu’elle est venue passer les vacances dans sa famille Népalaise.

A Kagbeni, nous nous installons dans un lodge surplombant le village et d’où la vue est superbe.

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Encore un petit « masala tea », et nous descendons visiter le coeur médiéval de Kagbeni, ainsi que le monastère bouddhiste de couleur rouge, érigé au 15ème siècle. Le vent est très fort et nous donne envie de voler !

La lumière du couchant souligne les reliefs autour du village et l’air se charge des senteurs végétales de menthe et de coriandre qu’exacerbe la rosée du soir.

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En remontant à notre « lodge » nous tombons sur cette affiche qui nous a bien fait rire :

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Le lendemain matin, dès 6 heures du matin, je suis dehors pour assister au lever du soleil dans ce décor majestueux. Je ne peux m’empêcher d’aller réveiller mon guide ! Mais il ne le regrettera pas car la lumière pointe déjà au sommet du Nilgiri, sur lequel il semble avoir neigé cette nuit.

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Prochaine étape : Muktinath. Nous décidons de prendre la navette locale car je ne suis pas très vaillante et 1000m de dénivelé semblent un peu beaucoup pour moi !

La piste est très chaotique, nous sommes bringuebalés là-dessus pendant plus d’une heure par un bus local. Bien secoués, nous arrivons dans ce village où les temples sont nombreux. Les uns bouddhistes, les autres hindouistes. J’ai toujours été étonnée par la très sereine cohabitation qui règne entre ces deux religions, au Népal. La légende dit que Padmasambhava, le fondateur du bouddhisme tibétain, s’est arrêté à Muktinath pour méditer, alors qu’il rentrait au Tibet. L’endroit est également étonnant par le nombre de sources qui y prennent naissance. On dit qu’il y en a 108, nombre particulièrement chargé de symbolisme dans les deux religions, bouddhiste et hindouiste. Autour du temple des sources ont été captées, formant une rampe sous laquelle on peut passer. J’avais vraiment envie de passer sous cette vivifiante suite de sources, comme le faisait une femme devant moi, mais le courage m’a manqué ! Restée trempée une partie de la journée ne m’emballait pas trop !

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A l’Auberge Mona Lisa, nous prenons un déjeuner très apprécié. Le grand air d’altitude, ça creuse ! Et à 3700m on commence à sentir quelques petits problèmes pour respirer… Mais on s’y fait assez rapidement. Voici donc Dahl Bath et roasted chiken, servi par un tout jeune garçon au visage solaire.

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Sur les hauteurs du village, nous découvrons un paysage à couper le souffle :

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Retour à Jomsom par la navette locale, c’est un bus 4X4 conduit par un jeune homme et l’allure est disons… un peu rapide, sur une piste disons… assez instable. Bref, nous arrivons bien brassés et poussiéreux à destination et sommes contents de prendre possession de nos chambres dans une auberge près de l’aéroport. Un petit « masala tea » et quelques momos (sorte de raviolis fourrés avec de la viande et/ou des légumes ) nous font oublier les frayeurs de la descente en bus depuis Muktinath soit 1100 mètres de dénivelé! Et nous repartons pour marcher sur le chemin des vergers qui entourent la petite ville.

Le lendemain, nous voici sur la route, ou plutôt sur la piste de Marpha, un très joli village moyenâgeux qui diffèrent vraiment des autres par la blancheur des murs en pierre de ses maisons et l’entretien des éléments de bois sculptés sur les façades.

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Nous grimpons les nombreuses marches qui mènent au monastère. De là, on peut avoir une vue très caractéristique sur les terrasses des maisons où sont entreposées les réserves de bois qui serviront pour le chauffage cet hiver.

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(J’aime particulièrement l’intimité de cette petite cour intérieure du monastère.)

Pour le retour, nous ne sommes pas aussi courageux que nous le pensions, lorsque nous entendons arriver le bus sur la piste, nous décidons de l’arrêter afin qu’il nous ramène à Jomsom. Encore un petit coup de « brassage » sur la piste cahoteuse… et nous rejoignons la petite ville, d’où nous prendrons l’avion qui voudra bien de nous le lendemain matin, pour nous ramener sur Pokhara…. Ce n’était pas celui qui était prévu, mais peu importe, il faut savoir être souples, patients et toujours souriants dans ce petit pays qui ne laisse jamais personne indifférent. Ce pays que j’aime sans trop comprendre pourquoi et qui me touche au plus profond de l’âme.

Oui, le Népal a besoin de nous, de vous, mais je crois que j’ai, que nous avons, aussi besoin de lui ! Il a tellement à nous apprendre !

Ce trek est relativement facile, et il y a toujours une alternative en cas de problème ou de fatigue. Pour le réaliser, il faut prendre à Pokhara un permis de trek tout à fait abordable : environ 40€.

Tous mes remerciements les plus cordiaux à Toi Dadi, qui m’a invitée à écrire mon expérience dans ton journal. Une belle occasion de me replonger dans les souvenirs et les photos de ce voyage et de m’en faire revivre des moments fabuleux !

Je dédie cet article à mon guide, disponible, fiable et prévoyant, qui a assuré toute la logistique et sans qui ce trek n’aurait pu se faire. Qu’il soit ici chaleureusement remercié.

18Je profite de la parole qui m’est donnée ici pour remercier également Sarita qui gère l’auberge sanu’s house à kathamndu-lalitpur où l’accueil et l’atmosphère sont tout simplement exceptionnels.

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