Vous êtes venus ici pour distribuer de la nourriture ?

  • Dadi SAPKOTA / Mawanpur, Népal 

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Hier, nous sommes rentrés très tard. Yogesh Adhikari était avec moi. Nous sommes allés en moto jusqu’à Manahari, dans le district de Makawanpur. Dès que nous avons atteint le village, les gens nous ont demandé : « Monsieur De quelle société êtes-vous? Vous êtes venus ici pour distribuer de la nourriture ?

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Nous avons dit: «Nous sommes photographes. Nous voulons voir les collines les plus élevées qui sont visibles de l’intérieur du Terai. Nous sommes intéressés de savoir ce qu’il se passe ici ». Nous voulions éviter que les gens nous encerclent en nous demandant des tentes, de la nourriture et des vêtements. Donc, comme nous ne voulions pas être en difficulté, suivis et dérangés par les gens, nous ne leur avons pas dit la réalité.

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Ils me voyaient en T-shirt rouge, avec un appareil photo, une paire de belle chaussure (pour les gens de cette région ils pensent que ce sont des belles chaussures, mais en fait mes chaussures ne sont pas de bonne qualité) et en pantalon jean. Ils pensaient que je faisais partie d’une ONG, de l’administration du gouvernement, ou quelqu’un qui dirige une organisation de secours.

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Nous avons pris un bus pendant une demi-heure. Il faisait au moins 36 degrés, vraiment très chaud. Nous sommes allés sur le toit du bus. Nous avons entendu des gens parler uniquement de leurs problèmes causés par le tremblement de terre.

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Un homme disait : « Chère Nature, nous avons toujours vécu dans cette région vallonnée, la vie est dure, le terrain n’est pas si fertile. Nous avons déjà une vie difficile. Nous vous prions toujours, mais quelle a été notre faute ? Quel péché nous avons-nous fait contre vous pour que vous nous détruisiez ? Sommes-nous nés pour vivre toujours dans les larmes et la peur, le manque de nourriture et la terreur? ».

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Un vieux bus qui avait corne sur le haut pour faire entendre plus loin dans les collines. Le bus a tenté de traverser cette rivière Manohara environ 10 fois. Nous sommes descendus du bus après une demi-heure. Nous avons demandé aux gens autour de nous comment nous rendre à Jekhi Danda (Jekhi Hill) et sano Mabur ?

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Un homme de la région nous a dit : « Vous n’y arriverez jamais. Vous êtes de la ville. La colline est si raide que votre nez sera en collision avec les collines.» Il faisait au moins 36 degrés. Très chaud. Nous voulions arriver aussi vite que possible.

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Nous avions juste une bouteille d’eau minérale. J’avais tellement soif. Mais Yogesh m’a dit : « Ne boit pas beaucoup. Prend juste quelques gouttes pour rafraichir ta gorge et garde le reste pour plus tard ». Il n’y avait aucun magasin pour acheter des bouteilles d’eau. Nous transpirions tellement qu’on aurait cru qu’un petit ruisseau coulait de notre corps. Nous avons atteint le village. Il n’y avait que quelques personnes. Les pupitres et les bancs de l’école étaient tous parterre. Le mur était fendu. Beaucoup de maisons étaient en ruines.

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Nous avons rencontré quelques habitants. Très gentils mais très inquiets. Sanumaya Praja nous a dit : « Monsieur, la mousson va bientôt arriver. La plupart des maisons sont tombées, il n’y a plus d’électricité. Les murs sont tous fissurés. Si un glissement de terrain arrivait, nos maisons seraient toutes balayées. Où irons-nous? Où allons-nous garder nos enfants? Tous nos biens sont recouverts par des éboulis et de la boue. L’armée népalaise est venue ici, mais juste pour nous demander ce qui était arrivé? ils ne nous ont rien donné ! »

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Nous sommes allés jusqu’à la crête. Très fatigués. Nous ne disions pas aux gens que nous voulons les aider. Nous ne voulons pas leurs donner de faux espoirs si nous ne pouvons pas les aider plus tard. Et en plus, nous voulions seulement vérifier si ces personnes sont vraiment des victimes du tremblement de terre.

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Dans le village, il y avait des enfants qui jouaient autour. Certains sont venus dans la salle de l’école et nous ont demandé : « Monsieur notre salle de classe est tombée, où allons-nous étudier ? Etes-vous venu ici pour construire notre école? Monsieur, mes vêtements sont à l’intérieur ». Certains nous montraient les maisons tombées.

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Dans cette colline, il ya une seule école primaire jusqu’à la classe quatre. Pour étudier jusqu’à la classe cinq, ils doivent marcher deux heures. Et pour étudier à l’école secondaire, ils doivent marcher vers un autre village qui est encore plus éloigné.

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Peu de gens ramassaient les débris des maisons tombées. Tous les jeunes étaient descendus à Manahari Bazar en espérant obtenir un peu de nourriture. Ils attendaient dans le Bazar et demandaient aux gens s’ils pouvaient donner quelques tentes et du riz.

Nous avons vu des femmes portant leurs bébés sur le dos et marcher des heures vers le Bazar. Nous avons essayé d’obtenir le numéro de téléphone des enseignants de l’école. Personne ne l’avait. Nous avions le numéro de téléphone du mobile d’un des habitants. Nous avons essayé de les appeler, mais cela n’a pas fonctionné.

J’ai dit à Yogesh que nous devrions commencer à descendre. Il était déjà 17 heures. Nous avons rencontré beaucoup de gens portant un peu de riz sur le dos. Mais certains avaient seulement 5 à 10 kilos après avoir attendu toute la journée dans le Bazar.

Certaines personnes nous demandaient : « S’il vous plaît monsieur, dites aux gens du gouvernement d’entendre notre voix. S’il vous plaît monsieur au moins envoyer nous un peu de nourriture, des tentes. »

Les gens nous ont demandé notre numéro de téléphone. Dès que nous avons commencé à descendre, le téléphone de Yogesh a commencé à sonner régulièrement. Ils lui ont tous demandé un peu de riz, des tentes et du matériel pour réparer les maisons.

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C’était des travailleurs sociaux locaux et les enseignants que nous avions rencontrés dans la rivière. Nous avons discuté avec eux et demandé de faire une vraie liste des maisons partiellement endommagées, entièrement endommagés, de ceux qui n’ont rien à manger, ceux qui n’ont jamais obtenu de tentes par d’autres organisations, ceux qui ont des petits enfants, ceux qui n’ont pas de mari ou pas de père gagnants leur vie pour prendre soin d’eux.

(toutes les photo par Dadi SAPKOTA pour www.nepalplus.com/french)

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