Népal: carburant rationné suite au blocage d’un accès à l’Inde par des manifestants
Birgunj (Népal) – Le Népal a commencé à rationner le carburant lundi après le blocage d’un point de transit crucial à la frontière avec l’Inde par des manifestants opposés à la nouvelle Constitution népalaise.
Pendant le week-end, les autorités népalaises avaient déjà décidé de limiter le nombre de véhicules en circulation pour éviter une pénurie de carburant.
Le Népal importe tout son carburant de l’Inde et les manifestants, issus de la minorité ethnique des Madhesi, bloquent un pont traversant la ville de Birgunj, à 90 km au sud de Katmandou, un point de passage crucial pour ces importations.
Les Madhesis protestent contre la nouvelle constitution qui divise le Népal en sept provinces, ce qui va, selon eux, les marginaliser au Parlement.
Les mesures mises en place lundi limitent à trois litres par semaine la vente de carburant pour une moto et 10 litres pour une voiture, a indiqué à l’AFP Sushil Bhattarai, directeur opérationnel adjoint de la Nepal Oil Corporation (NOC).
Les chauffeurs de taxi pourront acheter 10 litres tous les deux jours tandis que les petits bus de transport public pourront avoir 15 litres, a-t-il ajouté.
Depuis dimanche, la circulation est alternée entre plaques paires et impaires.
Les passages de marchandises par les autres points de la frontière ont aussi diminué nettement la semaine passée et les craintes de pénurie d’essence ont crée d’importantes files d’attente aux stations-service de Katmandou.
Nous avons des réserves pour quelques semaines si cela continue comme ça, a dit un haut responsable de la NOC à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
La nouvelle Constitution remplace un texte provisoire mis en place après l’abolition de la monarchie en 2006, au terme d’une insurrection maoïste qui a fait plus de 16.000 morts en dix ans.
Le texte a été finalisé en août dans le cadre d’un accord historique conclu entre les principaux partis, pressés par la population de s’entendre depuis le séisme meurtrier du 25 avril.
Il a cependant déclenché des heurts meurtriers dans le sud du pays, où 40 personnes sont mortes dans les violences entre manifestants et policiers.
source- AFP