Népal : sans emploi, les Sherpas entretiennent les sentiers de l’Everest

Alors que le covid-19 a ravagé l’économie du tourisme au Népal, les communautés en ont profité pour nettoyer et entretenir les lieux de passage, voyant « dans chaque problème une opportunité », comme le raconte le Nepali Times. 

Namche Bazar, dernière ville du Khumbu avant les chemins de l’Everest, a vu sa fréquentation s’effondrer. © Benjamin Grant – unsplach.com

Une année noire pour le tourisme, mais bénéfique pour la nature ? Tout avait pourtant bien commencé pour le Népal, qui comptait attirer une population record grâce à sa campagne « Visit Nepal Year 2020 » initiée au début de l’année. Objectif : faire venir deux millions de visiteurs par an. Pandémie, confinement, mis à l’arrêt du monde : tout le monde connait la suite. 

 Malgré la réouverture du Népal le 17 octobre dernier, presque aucun visiteur ne s’est aventuré à Namche

Pour les communautés du Khumbu, un afflux supplémentaire de touristes signifiait avant tout une amélioration du niveau de vie. Espoirs douchés rapidement, puisque les sentiers himalayens n’ont quasiment pas été parcouru durant ces neufs derniers mois. Malgré la réouverture du Népal le 17 octobre dernier, presque aucun visiteur ne s’est aventuré à Namche, porte d’entrée de l’Everest et capitale des Sherpas, comme l’explique le Nepali Times. L’aéroport de Lukla, qui assurait 60 vols par jour avant la crise, a fermé ses portes quand les derniers randonneurs ont quitté les lieux en mars. 

« Pour les milliers de porteurs, de cuisiniers, de caravaniers et de vendeurs, le désastre est inimaginable », raconte le journal. Alors que le parc national de Sagarmatha accueillait 60 000 visiteurs en 2019 (dix fois la population locale), le chiffre est tombé à 4000 pour l’année 2020. 

Voir « dans chaque problème une opportunité » 

Une lueur d’espoir, malgré tout : dès le début de la pandémie, les émissions de CO2 ont considérablement diminué et « il n’y avait presque plus de monoxide de carbone dans l’air ». Plus incroyable encore, le mont Everest était visible depuis Katmandou pour la première fois depuis des années. 

 Des femmes ont mis en place un système de gestion des ordures qui sert d’exemple aux autres communautés népalaises

C’est dans ce contexte que « les guides et porteurs ont été engagés par les communautés locales pour restaurer, nettoyer et sécuriser les sentiers et les ponts », raconte le Nepali Times, qui rappelle l’épineux problème de la gestion des déchets dans ces hautes vallées. 

Pour le quotidien, c’est avant tout un travail « par les villageois, pour les villageois », qui voient « dans chaque problème une opportunité ».  « Pour la première fois, de nombreux enfants sherpas qui ne pouvaient pas aller à l’école sont restés et ont pu participer à d’importants rituels comme le festival de Dumji ou de Mani Rimdu ». Quant aux femmes de Khumjung, « elles ont profité du confinement pour nettoyer les environs et mettre en place un système de gestion des ordures qui sert d’exemple aux autres communautés népalaises ».

Source- https://www.trekmag.com

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